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Page:Crevel - L’esprit contre la raison, 1927.djvu/29

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deux criminels qui aidait l’autre à prendre son plaisir du petit cadavre. Jamais fait n’eut de causes plus précises. L’ignorance de ces causes, seule, permit à certains qui en écrivirent de se tromper aussi grossièrement.

Quoi qu’il en soit, l’acte gratuit dans sa forme idéale serait un pont de l’ambition minuscule à la liberté, du relatif à l’absolu. Pour donner tout son sens au simple geste humain, son principe, il doit pousser hors de la réalité quotidienne la créature qui lui sert de truchement. Et c’est pourquoi rien ne pouvait mieux sonder les cœurs et les reins que la question posée par la Révolution surréaliste, lors de sa première enquête :

Le suicide est-il une solution ?

À elle seule cette demande suffit à prouver que si l’être se méfie des prévisions de son esprit, l’esprit à la fin du compte brise ses entraves, prend son galop et saute par-dessus les minuscules barrières de ruses opposées à sa marche. Des interrogations démoralisantes sont les