Aller au contenu

Page:Crevel - L’esprit contre la raison, 1927.djvu/30

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

plus honnêtes, les seules honnêtes réponses à toutes les arguties et soi-disant raisons d’État. Que l’individu agisse en vue d’un bonheur grossier, qu’il se fasse de la science, de la raison autant de remparts d’égoïsme, que peut-il contre une simple, une toute petite phrase de poète :

Terre arable du songe ! Qui parle de bâtir ?

Avec ce poète, Saint-John Perse, revenu des pays du Soleil levant, des hommes dévoués à l’esprit et qui ne veulent plus des hochets anecdotiques avec quoi on a tenté de les amuser, répètent :


Aux ides pures du matin que savons-nous
du songe, notre aînesse ?


Déjà, des astres anxieux s’accrochent au ciel banal des nuits. L’individu sent qu’il va éclater dans sa peau terrestre. Son squelette tend mal ses muscles. Son crâne n’est pas l’écrin qu’il faut à sa cervelle. Et de cela, il est