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Page:Crevel - L’esprit contre la raison, 1927.djvu/53

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se limiter dans la conscience, voilà qui a rapetissé l’être et corrompu son esprit. Or, s’il n’est guère consolant qu’il ait fallu attendre si longtemps pour que l’idée de surréalité, selon l’expression de Louis Aragon, affleurât la conscience, comment, aujourd’hui que le problème est sinon résolu, du moins posé et nettement posé, comment supporter la paresse, le défaut de générosité, la peur du risque dont font preuve tous ceux qui se refusent aux magnifiques possibilités d’errer en faveur de trois millimètres carrés d’ennui figé ? Et dans leur effroi de n’être plus à l’abri sous le toit de la raison médiocre, sous le chaume d’un réalisme qui n’est pas même ignifugé et dont le vent risque d’éparpiller les brins avaricieusement joints au cours des siècles d’économie triste, dans leur trouille devant l’intelligence dès qu’elle ne consent plus à jouer les utilités, les partisans du sens commun, de l’ordre à tout prix, obligés enfin de voir à quoi les contraignent ces mythes, usent des piètres ressources d’un romantisme de bas étage. Et voilà pourquoi, à