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Page:Crevel - L’esprit contre la raison, 1927.djvu/58

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leurs semblables, à portée de la main soit ce point sensible, cette corbeille de surprises, de dangers et de douleurs, c’est bien ce que ne sauraient pardonner tous ceux qu’effraie le risque et cependant tente l’aventure. Il est un fait que, depuis deux années, le problème de l’Esprit et de la Raison, plus nettement que jamais posé par le surréalisme, n’a plus laissé indifférent quiconque a le goût des choses de l’intelligence. Et même ceux qui, trop faibles pour accepter la redoutable liberté offerte, préfèrent continuer à vivre dans le petit fromage de la tradition ne peuvent s’empêcher, parmi toutes les œuvres d’aujourd’hui, de préférer celles qui expriment le plus parfaitement la nécessité de libération. Sans doute, une claire bonne foi, la continuité de certains efforts ne peuvent manquer de forcer au respect, et la fidélité à l’esprit a d’autant plus de valeur si on la compare à l’inconstance de beaucoup qui, d’abord décidés à aller de l’avant, n’ont point persévéré dans les voies de l’audace