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Page:Crevel - Le Clavecin de Diderot, 1932.djvu/109

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n’avaient cessé d’invoquer, en excuse au luxe insolent de certaines demeures, les conflits pathétiques dont elles étaient les théâtres. Ils expliquaient comment d’imbéciles questions de préséance, des problèmes sans queue ni tête vous mangent, justement, et la queue et la tête.

Les bobards religieux ne trouvaient-ils plus une oreille qui voulût encore les tolérer, le plus grand nombre, du lecteur de roman sophistiqué au lecteur du journal démagogique, se refusait-il aux affirmations insinuées ou hurlées des mystiques ploutocrates, niait-il que le diable fût vivant là où le clergé a, si longtemps, prétendu qu’il s’incarne, alors, on se contentait de ravaler – et avec quel luxe de sournoiseries – au rang animal ce qui, pour être commun à toutes les espèces vivantes, n’en demeure pas moins propre à l’homme et le propre de l’homme.

Ils vivent comme des bêtes. Une vraie bête en rut, on connaît ces comparaisons. À noter que le substantif bête se trouve avoir dépéri, jusqu’à n’être plus qu’un pitoyable adjectif synonyme d’idiot. Mais, comme, en fait de bon morceau, nul n’ignore où se trouve le meilleur, tous ceux qui ont voulu copier le monsieur des Pensées, ont sali la sensualité de sous-entendus crapuleux.