Page:Crevel - Le Clavecin de Diderot, 1932.djvu/66

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elles-mêmes. Il a vu aussi des ovales de Braque et des pages comme celles que j’écris et qui ne sont damnantes, ni pour lui, ni pour moi on peut en être sûr.

« Quelqu’un se proposait dernièrement de décrire Dieu comme un arbre, et moi, une fois de plus, je voyais la chenille, je ne voyais pas l’arbre. Je passais, sans rien apercevoir, entre les racines de l’arbre comme sur une route des environs de Ceylan. Du reste on ne décrit pas l’informe, on décrit un porc et c’est tout. Dieu qu’on ne décrit pas est un porc. »

Or ce porc, on l’a, il ne se pouvait mieux, logé.

Aujourd’hui, ceux qui ne veulent plus de la bête demandent pitié pour l’étable, pour les trésors dont on l’a meublée. Mais, conserver les témoins d’une servitude, c’est encore se complaire au souvenir de cette servitude, donc, fatalement y retomber. Les appels du libéralisme au sentiment du pittoresque, les pétitions en faveur des monuments historiques, les lois pour la conservation desdits monuments – pour la conservation tout court, sans plus, faudrait-il dire – on sait ce qui se cache sous ces précautions oratoires, et, comment, dans la tanière préservée, reviendront rôder « ces êtres en dehors du temps et de l’espace créés par les clergés et nourris par l’imagination