Page:Crevel - Le Clavecin de Diderot, 1932.djvu/73

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par ailleurs, lui persuader qu’il n’y a de vertu que dans le négatif (renoncement – résignation – chasteté – pardon des offensesé). Cette paralysie générale, voilà bien ce que Breton entend ne plus tolérer, quand il écrit, à la fin concluante de Nadja : La beauté sera convulsive ou ne sera pas.

Beauté convulsive que le surréalisme a cherché dans les zones jusqu’à lui interdites et, auxquelles, certes, il n’aurait pu atteindre, s’il n’était parti du postulat : Le salut n’est nulle part, ce qui ne signifiait pas que la damnation fût partout. Bien au contraire, ni salut, ni damnation (au sens individualiste, religieux de ces mots, s’entend), ne sont nulle part. Ainsi, le surréalisme, dès sa naissance, par cette dialectique négative (comme il ne pouvait en être autrement à la suite de Dada) s’opposait au romantisme si bêtement unilatéral dans son exploitation du genre maudit, de l’antithèse par bravade, antithèse sans queue ni tête, puisque sans thèse, donc sans le moindre espoir de synthèse.

Il avait fallu la mauvaise foi et l’ignorance des critiques pour vouloir freiner, par un passé grinçant de littérature, ce mouvement, dont, le seul précurseur à lui reconnaître fut Dada, quand, au lendemain de la guerre, Tristan Tzara, auteur de M. Aa l’anti philosophe, fût