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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/108

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Ils suivaient aussi les promeneurs de la pelouse, envoyaient de belles ordures à ceux qui s’attardaient sur des marches pour mieux voir les cuisses des coureurs aux muscles bien réglés.

Soudain une clameur et quelques réflexions débitées par des femmes aux corsages de pauvres soies nous avertirent d’un incident. Un petit voyou en casquette mettait deux doigts dans sa bouche et sifflait avec la magnificence des jeunes bouchers. Comme nous lui demandions la cause d’une telle colère il nous désigna la pelouse, tout en bas : « Non mais des fois, vous ne l’avez pas vu ce type avec sa gonzesse en manteau rouge. »

Une gonzesse en manteau rouge. Nous ne pouvions pas nous approcher de la balustrade, mais comme la danseuse avait une cape de velours rubis, nous fûmes tout de suite persuadés qu’elle et l’homme le mieux fait du monde étaient les proies de ces quolibets.