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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/144

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et s’épanouissent en pétales assez larges pour cacher l’inquiétude et la maigreur des poitrines.

Mais celui qui est seul ?

Zébré de désespoir, il ferme les yeux et ce n’est pas même l’obscurité définitive. Mille points brillent et les paupières à l’intérieur offrent le mensonge des pierreries, un monstrueux mensonge et plus incompréhensible que celui dont éclaire, couleur d’opale, la gélatine des méduses.

Minerai trop pailleté, la nuit ne connaîtra point le repos. Dès le premier rêve, la tête se détache, saute au beau milieu de la chambre et, boule, roule, bondit et rebondit de l’un à l’autre des quatre murs qui se l’envoient avec de grands éclats de rire. Le lit a pris la hauteur d’une montagne. Un paysage composé de tout ce dont est fait l’ameublement usuel à la place des pics, vallées, forêts, présente des guéridons, chaises, draps, tapis. Interminables glaciers des serviettes-éponges, plateau de la