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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/151

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Qu’on appelle le bossu instinct sexuel ou de conservation, la fumée, les rêves n’en montent pas moins de la jarre, de notre sommeil. Et ces rêves, cette fumée ne sont point la somme d’une jarre, d’un bossu, d’une pipe, non plus que d’un sommeil, d’un corps, d’un instinct.

Nous n’avons pas la stupide consolation de nous séparer en tranches, en quartiers. Réel et impondérable, un nuage s’élève de mes heures libres. Mais au réveil il me faut avouer que je me rappelle moins les images que cet état qui en naquit. Recommençant une vie contrôlée, j’essaie avec les moyens de ma petite expérience aux yeux ouverts de suivre en sens inverse ce que nos pédants baptisent processus et, parti d’un état vague mais péremptoire, cherche des précisions qui ne parviendront du reste point à me sembler indéniables.

Au fur et à mesure que le jour m’éloigne du rêve nocturne, l’état qui en fut le résultat s’évaporant, je suis, pour le recréer, contraint