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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/163

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lumière, la joie ne peuvent être encore que d’intermittents miracles.

Vaches, chèvres, qui les garde ?

J’entends les cloches de ce troupeau.

Moi qui lui avais donné un rendez-vous de sensualité. Je ramasse ma chemise. Je couvre une peau dont j’ai honte, dont j’ai raison d’avoir honte car la sensualité, la vraie sensualité ne ferait pas tant de façons.

Je ne suis pas un sensuel.

Un sentimental ? Pourquoi pas ?

Mais si j’étais un sentimental, je ne me poserais point toutes ces questions, et n’aurais point à me mettre en quête de quelque objet d’amour.

Je ne suis donc ni un sensuel ni un sentimental et pourtant je me sais à la fois sensuel et sentimental. Quelle accumulation d’ailleurs ne serais-je à même de supporter. Il faut tant d’adjectifs pour me qualifier que je puis me vanter — ou m’accuser — de n’appartenir à aucune catégorie mais à toutes.