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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/170

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ne s’agissait plus, hélas ! de quelque phénomène de graisse et d’ennui, le geste d’amour, non seulement ne m’a point rapproché de la créature, son prétexte, mais m’en a éloigné, libéré.

Ne dit-on pas de Psyché qu’elle perdit l’amour pour l’avoir voulu connaître ? Si le verbe faire remplace le verbe connaître, nous avons l’histoire de tous les couples.

Ainsi mes doigts ont perdu certain bégaiement passionné pour apprendre à flatter des peaux inconnues au gré de leurs cocasseries.

Je m’amuse.

 Je bibelote.

J’éprouve la même sorte de plaisir à ranger ma bibliothèque une fois par an.

Entre des draps, deux corps débarrassés de tout linge, et la curiosité des doigts déjà se nomme zèle amoureux. On se décide à me rendre le bien pour le bien. Alors je me laisse manœuvrer. J’attends que le vide en moi se fasse et auparavant ne veux plus