Aller au contenu

Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/215

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ne sembler point, après quelques minutes, mosaïque de simulacres.

N’ont rien révélé ni le sang répandu, ni les matins froids, ni les après-midi au goût de cendre, ni les nuits sans sommeil, ni le désordre aujourd’hui roi par le monde.

Animal, je suis, hélas ! un animal raisonnable.

Mes congénères ont tout combiné pour mon agrément et ma commodité. Toutes les terres de ce globe ont été découvertes. Il m’est trop facile d’excuser mes volontés meilleures, jamais réalisées, en disant, par exemple, que telle est l’organisation du monde que j’aurais pu aller très loin sans partir jamais.

Heureux Anacharsis qui visita la Grèce.

Cette peur de gâcher tout, en réalisant quoi que ce soit, nous condamne à des attitudes. On m’accuse et je m’accuse d’attitude. Mais je vous le demande, ce que vous appelez attitude, cette manie de faire des gestes et