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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/27

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principes de la relativité, cette gloire des sciences, joie des réunions mondaines, supplice des cœurs.

« La dame au cou nu est la dame au cou nu » : sur le papier de ma chambre d’enfant, j’écrivis cette phrase en lettres lisibles de moi seul. Ainsi je ne m’ennuyais plus.

J’avais huit ans et demeurais l’unique à la défendre sans exhibitionnisme, sans espoir d’un petit profit lorsque s’ouvriraient les portes de la prison. Je la vois encore telle que la révélaient les magazines.

Elle était dans le box des accusés une petite chose toute frêle sous un paquet de crêpe. On la représentait la tête directe, ou bien tournée à droite, à gauche, évanouie, le voile plus fort que les muscles. D’autres fois la douleur de son front entraînait jusqu’à ses mains les insignes de son double deuil.

Mais quels que fussent ses mouvements, leur mystère tout entier n’avait qu’un pivot.