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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/30

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J’entends : il faut rentrer.

C’est vrai, l’aube porte à l’amour.

Allons-y.

Chez moi, je touche à ce corps, comme j’ai déjà eu l’honneur de toucher à quelques autres, avec la seule volonté de me débarrasser des plus précis de mes désirs, sans l’espoir d’en satisfaire aucun, ni le goût de les prolonger.

Ainsi, bien qu’un temps je me sois condamné aux détours, j’ai, à dire le vrai, toujours eu honte de ces zigzags qui ne conduisent point l’homme à quelque exaltation (comme il me semble aujourd’hui que la solitude y peut, y doit mener) mais le laissent en plein brouillard, au milieu des autres dont il ne sait prendre aucune joie.

Ainsi le cri, par hasard échappé à la bouche qui va sur toute ma peau nue, le cri « tue-moi » lorsqu’il répond à ma prière non