Aller au contenu

Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/85

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

V

SEULE, UNE LONGUE OBSCÈNE MEMBRANE…

Pour une fois, si je voulais bien oublier des noms, des voix, de très loin peut-être, sur ma solitude viendraient se projeter, ce soir, des ombres mauves, non, pas même mauves, mais gris de lin, des ombres mêlées dans un seul bonheur et marquant le sol d’une confidence légère.

Alors qu’importe si dans la ville antérieure vinrent des hommes, des femmes aux mauvaises intentions. Un temps, ce fut la tourmente, qui, majeure, déracinait tout et que je n’osais nommer, car seul le mot haine eût convenu. Poignets tordus, grands yeux qui m’imploriez et mes dents réjouies de mordre,