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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/95

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VI

PROMENADES

Promeneurs sollicités, promeneurs qui ne me répondiez pas ou choisissiez, pour répondre, ce mot, ce clin d’œil dont précisément je n’eusse pas voulu, vous ne m’offriez point ma certitude. Il est vrai que dans mon orgueil solitaire je n’avais eu cure de la vôtre.

Chacun pour soi, fallait-il se répéter encore, chacun pour soi, et c’était cette sorte d’onanisme dont nous avions cru qu’il était le signe un peu honteux de l’enfance mais qui continuait, quoique la première jeunesse déjà fût passée, à ne chercher que prétextes dans d’autres corps, d’autres pensées. D’où certaines farces dérisoires et macabres à la fois. J’étais bien contraint d’accuser un peu les