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Page:Crevel - Mon corps et moi (3e édition), 1926.djvu/97

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de rouge les contours de son nombril.

Elle répète : « Oui, l’amour, c’est encore ce qu’il y a de mieux pour passer le temps.

— Si tu veux, chérie.

— Alors ne bâille plus.

— Je m’ennuie.

— Donc tu ne m’aimes pas.

— Mais si, chérie.

— C’est bien vrai ? »

Je cherche — quelle conscience — les raisons qui pourraient bien valoir à cette bonne femme d’être aimée ou, tout au moins, à leur défaut, celles qu’il suffirait d’énoncer pour qu’elle se crût aimée. À haute voix j’affirme : « Lorsque tu danses, tes pieds tournent si vite que je les prends pour des petits cercles. » Mais dès cette première tentative d’altruisme, j’oublie la danseuse et, pour moi seul, quoique à haute voix, déclare : oui des petits cercles. Géométrie éclatante et lilliputienne. Des pieds qui tournent, des pieds de satin blanc et c’est tout le mystère des nacres. Je ne suis pas le