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Page:Critique de la raison pure (trad. Tissot) Tome I, 1845.djvu/21

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tranchante et sévère avec laquelle M. le docteur Schopenhauer s’exprime sur la conduite de Knut, c’est son affaire de la justifier. Dans le cours de sa longue lettre, il m’engageait cependant à soigner la réimpression de la première édition ; il me disait que depuis bien longtemps il avait lui-même songé à une semblable entreprise, et qu’il avait dressé un catalogue exact de tous les changements apportés à cette édition ; il eut même la bonté de me l’offrir. — Je n’hésitai pas un instant, puisque je partageais sa conviction sur la supériorité de la première édition, à lui donner raison, et à faire usage de sa libéralité. Il m’envoya peu de semaines après la liste des variantes, et je lui en fais ici mes publics remercîments. »

M. Rosenkranz donne ensuite un certain nombre de détails sur l’exécution matérielle de l’ouvrage, détails inutiles à reproduire. Puis il continue ainsi :

« Peu de livres ont été aussi souvent imités, extraits, retravaillés, dans un espace de temps proportionnellement si court, que la Critique de la raison pure. Elle a été traduite en latin par Born, en français par Tissot (1836)[1]. Elle est cependant plus connue que comprise. La plupart en ont mis à profit les résultats pour colorer leur propre insuffisance et leur vulgarité (Gemeinheit). Mais ils se sont bien gardés de suivre Kant dans ses profondeurs. C’est de là, de ces profondeurs, que les résultats de l’esthétique et de la logique transcendentale reçoivent, pour les grands problèmes de la théologie, de la cosmologie, de la morale et de la psychologie,

  1. Elle l’a été aussi en italien (1821-1822), et en anglais (1838). T.