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Page:Critique de la raison pure (trad. Tissot) Tome I, 1845.djvu/57

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forcée de poser tout d’un coup des principes qui dépassent tout usage expérimental possible, et qui semblent néanmoins si peu suspects, qu’ils se trouvent en parfait accord avec le sens commun. Mais elle tombe par le fait dans une obscurité et des contradictions telles qu’elle peut bien en conclure que ce fondement de ses opérations doit receler quelques erreurs secrètes, sans cependant pouvoir les découvrir, par la raison que les principes dont elle se sert dépassent toute expérience, et ne peuvent être soumis à la pierre de touche des faits. Le champ de ces combats sans cesse renouvelés, c’est la Métaphysique.

Il fut un temps où elle était appelée la reine des sciences. Si l’on prend l’intention pour le fait, il faut convenir que la grande importance de son objet lui méritait bien ce titre. Mais l’esprit de notre siècle, porté au mépris, à l’abandon, à l’aversion pour elle, la réduit à se lamenter avec Hécube :

Modo maxîma rerum.
Tôt generh natisque potens ,
jVwnc trahor exsul^ inops.
Ovide, Métam., 1. xiii.
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