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Page:Critique de la raison pure (trad. Tissot) Tome I, 1845.djvu/58

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Du temps des dogmatiques, son règne fut absolu. Mais comme ses lois portaient encore l’empreinte de l’antique barbarie, des guerres intestines firent dégénérer ce pouvoir despotique en véritable anarchie, et les sceptiques, espèce de nomades qui ont horreur de tout établissement agricole, opéraient de temps à autre la dissolution du lien social. Mais comme ils étaient, par bonheur, en petit nombre, ils ne pouvaient pas empêcher ceux qu’ils avaient ainsi dispersés de se réunir, mais sans plan convenu, et de chercher à s’établir de nouveau sur le sol qu’ils avaient dû momentanément quitter. — Dans les temps modernes, le célèbre Locke, par sa physiologie de l’esprit humain, sembla un instant devoir mettre une fin à toutes ces querelles, et faire à chaque prétention sa juste part. Mais quoique l’extraction de notre prétendue reine soit des plus vulgaires, et qu’ainsi ses prétentions aient pu être justement méprisées, il est arrivé cependant, grâce à la fausse généalogie qu’on lui avait fabriquée, qu’elle a persisté dans la réclamation de ses droits chimériques. On est donc retombé dans ce vieux dogmatisme vermoulu, et de là dans le mépris auquel on aurait voulu soustraire la science. Maintenant qu’on croit avoir