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64 CHAPITRE PREMIER — LES ORIGINES

lycien presque autant que délien. Si la Lycie n'a pas été le point de départ de son culte, elle en fut tout au moins la dernière et principale station sur la route d'Asie en Grèce '. Or c'est à la Lycie égale- ment que se rattache la poésie apollinienne pri- mitive.

Cette poésie en effet a pour représentant plus ou moins légendaire le lycien Olen. Ce personnage pas- sait à tort ou à raison au temps d'Hérodote pour l'au- teur d'hymnes qui étaient chantés à Délos par les femmes du pays. Le témoignage de l'historien est fort curieux : « Les femmes déliennes, dit-il, se rassem- « blent pour chanter un hymne que leur a fait le « lycien Olen, et dans lequel elles invoquent par « leur nom les vierges hyperboréennes Opis et « Argé. Au dire des Déliens, c'est d'eux que les « habitants des îles et les Ioniens ont appris à invo- « quer ces vierges dans des hymnes et à célébrer « ces fêtes *. » Les chants en question se rappor- taient au culte d'Apollon, puisqu'on y invoquait les vierges hyperboréennes, personnages légendaires de son cycle. Ainsi Délos se regardait elle-même comme le foyer d'une poésie religieuse d'origine asiatique, qui avait rayonné autour d'elle sur les îles et chez les Ioniens, et Apollon, son dieu, était aussi le dieu de cette poésie. Ce que Pausanias nous apprend de plus sur Olen n'ajoute pas grand'chose à ces faits. 11 lui attribue un certain nombre de compositions poétiques, dont l'authenticité évidem- ment n'est rien moins que vraisemblable ', et il

��1. Preller, Gnech. Mjtholog., t. i, p. 200-201.

2. Hérodote, IV, 35.

3. PausaD., 1,18; VIII, 21; IX, 27; hymne à Ilithye. — V, 7, hymDC à Achœa. — II, 13, hymne à Héra.

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