qu’elle était inconnue avant les grammairiens alexandrins. On ne la trouve usitée dans aucune citation antérieure, et elle répond à tout un système de divisions que les bibliothécaires d’Alexandrie mirent à la mode. Utile pour l’usage courant, elle n’a donc en elle-même aucune valeur pour l’étude que nous entreprenons. Ajoutons qu’elle est souvent très arbitraire, comme on le verra par l’analyse du poème.
Mais à côté de cette division alphabétique, nous en trouvons une autre plus intéressante. Celle-ci est représentée par des titres variés, qui désignent brièvement certains épisodes saillants (Mfjvt^, ""Opxu, etc.). Quelques-uns de ces titres figurent chez Pla- ton et chez Aristote, et ces écrivains ne connaissent d’autre division de l’Iliade que celle-là [1] ; les autres nous ont été conservés par divers auteurs entre lesquels il faut nommer Elien et surtout Eustathe ; ce dernier cite tous ces titres dans son commentaire[2]. Quelques-uns s’appliquent à des morceaux fort étendus[3] ; d’autres au contraire ne conviennent qu’à des scènes très courtes[4]. Il ne faut donc pas croire que chaque morceau pourvu d’un titre spécial ait du à l’origine être récité isolément. La longueur des uns, la brièveté des autres excluent également cette hypothèse. Le plus probable, c’est
- ↑ Arist., Poét., 16 et 24. Platon, Républiquey 1. X, p. 614 B; Cratyle, p. 428 C; Petit Hippias, p. 364 E ; Ion, p. 539 B.
- ↑ Elien, Hist. variée, XIII, 14. — Cf. la table iliaque de Bo ville, C. I. G., n° 6125.
- ↑ Par exemple le titre de AtO(jiTi8ou; àptors^a désignait non seulement le Ve livre actuel auquel on l’applique ordinairement, mais aussi le VIe. Hérodote, II, 116, cite un passage du VIe livre actuel comme détaché de la A’.0[it(8o’j; apiaxiioL.
- ↑ Le titre de Ao!(iô; en tcte du I« livre ne désigne proprement qu’un épisode d’une trentaine de vers. Le reste est désigné par le mot MtjVi;.