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LIVRE X 139

Troyens, puis au retour ils inellcnl à mort Tespion troyen Dolon ; d'où le titre de Fépisode. Tout ce livre était déjà considéré dans l'antiquité comme un morceau ajouté à V Iliade primitive*; la critique mo- derne s'est ralliée à peu près unanimement à cette opinion qui s'impose'. Rhésos et ses Thraces, qui sont représentés là comme les principaux auxiliaires des Troyens, ne sont mentionnés nulle part ailleurs dans V Iliade; ils apparaissent et disparaissent tout à coup ; il en est de même du merveilleux attelage dont Diomède s'empare. D'ailleurs l'action de la Dolonie ne peut raisonnablement trouver place dans la nuit déjà si remplie d'événements où a lieu l'ambassade, et elle ne se rattache en rien ni à ce qui précède ni à ce qui suit. Enfin par les caractères de l'inven- tion poétique et du style, ce livre se distingue pro- fondément des parties anciennes du poème. On y re- marquera le goût des détails, des descriptions de costumes, de l'arrangement symétrique poussé jus- qu'à la monotonie. Rien ne ressemble moins à la grande manière de l'auteur de la Querelle et des Exploits de Diomède,

��IV

Après la Dolonie, les choses sont à peu près dans le même état qu'à la fin du P*" livre. A travers ces

1. Eustathe, p. 785, 41 : ^oli\ Se oi naXaiol X7)v ^a^S^ay xatjTifjv 69' 'Ofjwjpou W.9. TSTayOai x«l jxtj e-ptaTaXo-pjO^vai toÎç [xéps^t Tf)ç 'IX'.ido;, Otco oà IlEiaiaipaTOU TÊTa/Oa» £iç tf^v r,o{r\iv^.

2. Ducnt/er, Die Doloneia (Homerische Abhandlungen, Leipzig, 1872, p. 303-325). — Nitzsch lui-même, le défenseur dctermiiic de l'unité primitive de ïlliadcy considérait la Dolonie comme une addition.

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