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180 CHAPITRE III. — FORMATION DE L'ILIADE

remarquable effort de la critique moderne en faveur de Topinion traditionnelle, légèrement amendée.

Les idées de Nitzsch', soutenues avec les res- sources d'une érudition considérable, mais singu- lièrement subtile et confuse, ont dû leur importance à ce qu'elles constituaient une réaction scientifique contre la tentative de Wolf. Homère, d'après Nitzsch, aurait composé Vlltade à peu près telle que nous la lisons, sauf quelques interpolations dues aux rhap- sodes ; dans cette grande œuvre, il aurait mis lar- gement à profit mainte composition antérieure où dominait déjà l'idée d'un dessein de Zeus défavo- rable aux Achéens ; mais en les faisant entrer dans son poème, il les aurait appropriées à son intention personnelle, qui était de représenter la colère d'Achille d'abord funeste aux Achéens, puis plus fatale encore à lui-même, et enfin s'apaisant par l'effet des supplications de Priam*. Tout naturelle-

parmi les travaux plus récents, la dissertation très substantielle de Baumlein {Philologus, t. VII) ; l'ouvrage de R. Volkmann, Ce- schichte und Kritik der Wolfschen Prolegomena zii Homer^ Leipzig. 1874 ; enfin le tome premier des Vindiciae carminum Homericorum de E.Buchholz, Leipzig, 1885.

1. Voyez surtout De historia Homeri maximeqiie de scriptoruin carminum aetate meletemata (l»"" fasc, Hanovre, 1830; 2«fasc., Ha- novre, 1837); Die Sagenpoesie der Griechen, Leipzig, 1852. — II y a peu de lectures plus pénibles; et eu ce qui concerne ce dernier ouvrage particulièrement, on a le droit de se demander, après l'avoir lu, si réellement il peut se lire. M. Galusky écrivait à propos de Nitzscli en 1848, dans l'article sur Wolf cité plus haut : • Ses compatriotes même commencent à se lasser de la barbnrie de son langage et du désordre de ses pensées. • S'il en était ainsi alors, je pense que la publication de ce gros volume a dû les en dégoûter définitivement. En tout cas, on peut répondre des étrangers.

2. Dehistor. Homeri^ p. 112 (fascic. prior) : Ergo ut dicam quod mihi nunc maxime probatur, Homerum interpretor eum, qui ex

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