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SYSTEME DES CHANTS INDEPENDANTS 185

de la Mort d'Hector; et on a peine à croire qu'un poète, qui a été capable de créer de telles choses, eut produit la médiocre Réconciliation que nous avons, si dès le début ses regards avaient été fixés sur ce moment décisif de l'action et si tout son récit eût été ménagé, comme le voudrait Otfried Millier, en vue de cette scène unique.

Ecartons donc le système de l'unité primitive que ses plus éminents défenseurs n'ont pas pu mettre en accord avec l'observation impartiale du poème \ et considérons à présent le système opposé.

��III

��« Dès le XVI® siècle, Scaliger doutait de Tunité des « compositions homériques*. A la fin du xv!!*", d'Au- « bignac et Perrault attaquent sur ce point l'opinion « vulgaire avec plus d'audace que de bon sens^. « Vers le même temps, Bentley tranche la question c< en trois lignes. La Motte, en 1 7 1 i , n'est pas éloigné « des mêmes doutes. Voltaire, que l'on rencontre « partout où il faut douter, et même où il ne faut pas « douter, écrit avec insouciance dans son Essai sur « le poème épique : « Quand Homère composa V Iliade « (supposé qu'il soit l'auteur de tout cet ouvrage), il « ne fit que mettre en vers une partie de l'histoire « et des fables de son temps. » Le fondateur de la

1. Voir à ce sujet H. Bonite, Ueber den Ursprung der homer. Gedichtey 5* édil., Vienne, 1881. Grâce aux notes, cette dissertation est une véritable revue des questions homériques.

2. J.-C. Scaliger, Poétique, cli. V, p. 11, et ch. XLI, p. 450 (édition de 1561).

3. Perrault, Parallèle des anciens et des modernes, Paris, 1688- D'Aubiguac, Conjectures académiques ou dissertations sur l'Iliade^ Paris, 1715.

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