Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

186 CHAPITRE III. — FORMATION DE L'ILIADE

« philosophie de Thisloire, Vico, par une sorte d'in- « luilion savante dont ses devanciers ne doivent pas « lui ôter le mérite, car il les connaissait à peine de « nom, découvre que le véritable Homère n'est autre « chose que la Grèce héroïque racontant ses a exploits * ; il reconnaît volontiers autant d'Hô- te mères qu'il y avait de villes grecques se dispu- (( tant l'honneur d'avoir produit le poème de V Iliade « et de l'Odyssée^. »

Bien que Wolf, incidemment au moins, ait laissé deviner des opinions assez différentes dont nous parlerons plus loin, il est difficile de ne pas le con- sidérer comme le véritable patron de ce système qui décompose Ylliade primitive en une foule de petits poèmes distincts. L'idée qu'on emporte des Prolego- mèneSy c'est que Ylliade et VOdyssée sont un assem- blage de morceaux originairement distincts qui ont été faits séparément par les Homérides et réunis plus tard en un corps par les soins de Pisistrate. En né- gligeant d'étudier et d'indiquer tout d'abord ce que cette multiplicité primitive, qu'il entrevoyait, devait contenir d'unité pour être concevable, Wolf a ou- vert la porte à toutes les hypothèses hasardeuses qui ne pouvaient manquer de se produire.

Elles ont trouvé leur expression principale en France dans Y Histoire des poésies homériques que

��t. Principi di Scienza Nuo\'a^ Napoli, 1725 (le livre III csl iuti- tulé Delta discosrrta ctel s'ero Oniero). « Vico, dit Dugas Montbel, est le premier qui ait compris que les poésies homériques n'étaient pas seulement une œuvre littéraire, que c'était la poésie d'une époque, la voix de tout un peuple, eu un mot l'énergique ex- pression de la civilisation héroïque de la Grèce et de l'Iouie. • [llist. (tes poésies tiomériq., en tète de la traduction do Xfliade^

p. LXXVIl).

2. Egger, Mémoires de liltératurc ancienne^ p. 74.

�� �