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1% CHAPITRE III — I^OELMATION DE I.ILIADE

livre une de ces >erie> encurv Irêé^ reconnaissable dans la ma-^se de potrsie plii< récente où elle est aujourd'hui engajrrt-.

Mais à coté de ce> morceaux, nous avons remar- qué qu'il s'en rencontrait d'autres dans Vl/iade, qui semblent également prîmilîts et qui pourtant n'ont pas de place déterminée dans la série indiquée, bien qu'ils se rapportent à la même donnée générale : par exemple les Aiiieux d Hector et d'Andromaque et \ Ambassade dé^a^ée des altérations et des additions qu'elle a subies. Uien de plus naturel : car le poète ne se sentait pas obligé de disposer toutes les si- tuations qu'il imaginait de telle manière qu'elles se fissent suite rigoureusement les unes aux autres. Quelques-unes étaient liées chit>nologiquement : soit ; mais pourquoi aurait-il cru nécessaire de s^assujettir partout à cette exactitude? Dans sa pen- sée, nous l'avons dit déjà, l'entrevue d'Hector et d'An- dromaque était censée avoir lieu peu de temps avant la mort d'Hector : c'était là une donnée implicite qui dominait son récit; mais quel besoin pour lui de la traduire d'une manière expresse? Du moment qu'il ne faisait pas un poème, il n'avait pas à assigner une fois pour toutes à la scène qu'il composait ainsi une place fixe dans un développement arrêté ; s'il pou- vait, dans la récitation, la lier à celle de la mort d'Hector qui jusque un certain point lui faisait suite, rien en somme ne Fv obligeait, et elle ne perdait pas sa valeur pour être isolée. Il y avait dans tout cela une liberté que nous nous représen- tons mal, dominés que nous sommes par la super- stition du livre et de Tœuvre immuable dans sa forme pr(»mière. De même, le récit de l'Ambassade se rapportait bien, dans la pensée du poète, à un moment où les Achêens, vaincus par suite de Tab-

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