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LIVRE XXIV 321

ciine des scènes analogues du poème, et si la fin est traitée sommairement, avec une sorte de hâte d'en finir, c'est là une inégalité qui n'aurait pas lieu de nous surprendre beaucoup chez l'auteur de la se- conde partie de Y Odyssée. Toutefois une raison au moins empêche de lui attribuer ce dénoûment sup- plémentaire ; c'est la conception du personnage de Oolios. Dans les chants précédents, Dolios figure comme le père de Mélantheus, et son nom est évi- demment caractéristique de sa nature perfide, dont son fils est l'héritier. Ici, au contraire, c'est le type du vieux serviteur fidèle, un autre Eumée, aussi dé- voué à Laerte que le premier Test à Ulysse. Il est peu probable que le même poète se soit ainsi con- tredit lui-même, et il semble plus naturel de voir dans ce dernier chant l'œuvre d'un disciple ou d'un continuateur, qui a voulu mener les choses jusqu'à leur terme extrême.

Cette ai>alyse laisse entrevoir déjà la constitution véritable de VOdyssée. Elle est moins simple que celle de VIliade, et elle implique des séries de chants qui ressemblent bien plus à des poèmes con- tinus. Nous allons essayer d'éclaircir cette idée en montrant comment le poème a pu se former.

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