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328 CHAPITRE IV. — FORMATION DE L'ODYSSÉE

additions étrangères, qui, une fois admises, deve- naient partie intégrante du tout. Ce fait étant reconnu, le principe du système est manifestement détruit; il n'y a dès lors à débattre qu'une question de plus ou de moins. Il en est de même pour VOdyssée. Les défenseurs les plus résolus de l'unité primitive ne peuvent guère se refuser à une concession au moins, en reconnaissant que la seconde Nexuia, c'est-à-dire l'épisode de V Arrivée des prétendants aux Enfers au XXiV" livre, est l'œuvre d'un poète qui a surajouté ses inventions à d'autres inventions déjà existantes. Le même raisonnement devient alors applicable. Tout morceau qui ne tient pas étroitement au plan général, ou qui ne porte pas l'empreinte manifeste du génie du premier poète, est suspect; et de proche en proche, c'est l'unité primitive elle-même qui est attaquée. Ces considérations, s'ajoutant aux objections de détail que nous avons signalées, nous paraissent décisives*.

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��Toutefois il est manifeste, d'après l'analyse du poème , que celui-ci se prête encore moins que l'Iliade à une décomposition complète. Aussi bien cette tentative n\i-t-elle jamais été faite d'une manière méthodique. Wolf n'avait fait que poser la question; et Dugas-Monlbcl, qui, s'inspirant librement des Prolégomènes^ admet en principe que les deux épo-

1. Il faut citer encore parmi les principaux partisans de Tunitc primitive de VOdyssée: Grote, History of Greece, II, 166: Dùntzcr. Kirchhoff^ Kœchly und die Odyssée, Cologne, 1872; et E. Kammer^ Die Einheit der Odyssée^ Leipzig, 1874.

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