Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/397

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ETENDUE ET UNITE DU POÈME 347

VOdyssee, considérée dans son ensemble, est, comme VlliadCy un poème facile à embrasser d'un coup d'oeil, eOijuvoircov. Même ampleur et même me- sure à la fois dans le récit: lorsqu'on le lit de suite, on arrive à la fin sans avoir rien oublié d'essentiel. Comme V Iliade aussi, V Odyssée se partage naturel- lement en scènes dont l'étendue semble avoir été principalement déterminée par les habitudes de la récitation publique. Ces scènes, grâce à la manière dont le poème s'est formé, se répartissent même plus facilement en groupes que celles de Vlliade^ et ce groupement spontané vient encore en aide à la mémoire pour retenir la suite des événements. De là résulte que VOdyssee est un des poèmes épiques les plus altrayants, celui peut-être où l'on se re- trouve le plus vite et avec le moins d'effort. C'est un de ses mérites que de coûter très peu de peine pour être bien connu.

Que faut-il penser toutefois de la proportion des parties? L'analyse nous a montré combien l'étendue des scènes particulières y est peu en rapport avec Tinfluence qu'elles ont sur la marche de l'action. Dans Vlliade^ il est vrai, on voit aussi des épisodes secondaires développés avec une ampleur qui nous étonne; mais les grandes scènes du poème, celles qui attirent le plus le regard, sont en même temps les plus nécessaires; chose naturelle, puisque Fac- tion a été tout d'abord dessinée dans son entier par le poète créateur. Il n'en est pas de même dans

zontes en refusant d'attribuer l'Oc/j^seV à Homère; leur opinion fut vivement combaUue par Aristarque. Consulter sur ce sujet Sen- gebusch, Homerica dissert, prior^ p. 56 et suiv. La question ainsi posée était encore débattue nu temps de Sénèque (De brevitaie vitae, 13). Les cliorizontcs, peu nombreux dans Tautiquité, out cer- tainement pour eux la majorité des critiques modcrucs.

��� �