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406 CHAPITRE VUI. — HOMERE ET LES HOMERIDES

sa manière le rattache étroitement à la tradition de cette famille. Enfin d'autres Homérides encore, un Thestor, un Parthénios, d'ailleurs inconnus, sont mentionnés comme poètes épiques'. II y a dans ces faits réunis une bien frappante concordance avec les conclusions qui ressortent de Tétude même des poèmes attribués à Homère. Ces poèmes révèlent un long travail successif, une série d'additions coor- données ; les témoignages nous montrent à Chios, dans le -ftn; des Homérides, la possibilité de ce tra- vail, Texplication vivante de ces additions si bien adaptées les unes aux autres. Nous trouvons là une série de poètes, une tradition pieusement conservée, un esprit de famille au service d'une grande œuvre poétique. Nous ne pouvons faire autrement que de leur attribuer la création et le développement de V Iliade et de Y Odyssée.

On comprend très bien que, dans cette grande famille, l'œuvre de chacun fut anonyme. Ce n'était pas la poésie de tel ou tel, c'était celle des Homé- rides. Mais après plusieurs générations, quand les souvenirs personnels furent obscurcis, il devait arri- ver et il arriva que cetlc poésie de famille, qui faisait la gloire des Homérides et qui portait partout leur nom, fut altrihuée par eux et par leurs auditeurs à Tancétrc de leur yév:;; c'était en effet la poésie d'Ho- mère, puisque ceux qui l'avaient créée étaient eux- mêmes les (ils d'Homère. L'ancêtre personnifiait la famille; la gloire commune de ses descendants lui appartenait naturellement.

��1 Eudocic, Violariunij 812.

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