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LES RHAPSODES 417

Une telle réglementation dut être d'abord difiicile à appliquer. Elle supposait en effet un texte inva- riable, seul reconnu par TEtat. Or ce texte n'existait pas. Lorsque les rhapsodes étaient en désaccord sur l'authenticité, la place ou la forme exacte de tel ou tel morceau, il n'y avait aucune autorité qui pût trancher le différend. On dut vivre d'accommode- ments pendant un temps plus ou moins long; mais l'inconvénient était trop vivement senti pour qu'on n'y cherchât pas un remède. De là le grand travail accompli par Pisistrate et par ses fils.

Ce travail est connu par une tradition ancienne dont nous trouvons l'attestation chez plusieurs au- teurs. Des divergences légères de détail et des inexactitudes évidentes ne doivent pas faire mettre en doute le fait lui-même \ L'intention de Pisistrate

��G. Hermann, dans une solide dissertation (OpusCy t. III), a dé- montré que ces mots signiCaient nécessairement c d'après un texte qu'un souffleur rappelait au rhapsode •. Ce sens ne paraît pas en accord avec l'explication donnée par Diogèue. Il semble en effet que l'auteur ait pris les mots eu question comme synonymes de i^ 'jTzoXi^i^zd};, ( en se succédant sans interruption •. On a conclu de là que l'explication avait été ajoutée au texte après coup et qu'elle n'était pas de Diogène. Cela n'ôterait rien en tout cas à la valeur du témoignage principal, qui est indépendant de la proposition interprétative subséquente. Mais je crois avoir montré en tradui- sant qu'on pouvait laisser aux mots £^ uTioSoXij; le sens indique par Hermann et néanmoins conserver la seconde proposition, à condition de considérer ce qu'elle énonce, non comme une inter- prétation, mais comme une conséquence. La récitation devient continue par ce seul fait qu'elle est assujettie à un texte. 2. Epigr. anon. (Anth. Jacobs, t. lY, p. 186) : At; [JLS TupavvTJaayia toaauToxi; eçeB^coÇe B^p.0^ 'Ep£y6floç, S'i; 8* eJcavTjYaYeto, TÔv [Ji£Y«v Èv PouXaîç IleiaiaTpaTôv, 8; tôv "OfiTjpov r^Opoiaoc, aTcopàSrjv x6 Tcplv asiodfjLSvoy. Cic. de Orat.y III, 34 : Quis doctior iisdem illis temporibus aut

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