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POEMES DIVERS 455

laissés en dehors du cycle parce qu'on ne pouvait pas y faire tout entrer, n'auraient pas eu moins de droits sans doute à notre intérêt, si quelque chose en était parvenu jusqu'à nous\ Il faut se repré- senter cette période et celle qui l'avait immédia- tement précédée comme un temps d'abondante pro- duction poétique, où les récits épiques naissaient presque en tous lieux et s'entrelaçaient à l'infini. Il n'y avait alors ni drame, ni histoire, ni philosophie; mais l'épopée pour les Grecs de ce temps était un drame, une histoire, une philosophie. Elle répon- dait à tous les besoins moraux et intellectuels à la fois, et voilà pourquoi elle se prodiguait pour les satisfaire. De tous ces poèmes, fort inégaux sans doute en valeur, quelques-uns seulement ont sur- vécu, du moins à titre de souvenirs; les autres ont disparu peu à peu ; mais ceux-là même ont souvent laissé leur trace, plutôt soupçonnée aujourd'hui que distinctement aperçue, dans la poésie lyrique et dans la tragédie.

��Entre les compositions poétiques qui ne furent pas rattachées au cycle, il n'en est guère qu'une seule à

��raison. La légende arcadicnnc de Lycaon se prêtait aussi bien qu'une aulre au développement épique.

1. Les anciens citent un certain nombre de poèmes épiques, tels que la T/t éséide (krist., Poét.j 8), la Phoronide (Scol. Apollon., I, 1131), la Phocéide (Ps. Herod., Vie d'Homère^ 16) attribuée à Homère par les habitants de Phocée, etc. On ne saurait affirmer qu'ils appartiennent à la période épique primitive, bien que cela soit probable pour plusieurs d'entre eux. — Sur Mélisaudros de Milct , auteur d'un combat des Lapithcs et des Centaures, voir Elien, Hist. var.y XI, 2.

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