Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/515

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fut élevée à un certain degré de réflexion; leur multiplication et leur popularité furent certainement un des faits marquants de la période immédiatement antérieure aux poèmes hésiodiques.

Au reste, ce qui le prouve d’une manière frappante, c’est qu’Hésiode, quand il s’en sert, les suppose connus de ses auditeurs dans ce qu’ils ont d’essentiel. Lorsque l’auteur des Travaux introduit dans son poème le personnage de Prométhée, il ne se croit pas tenu de le présenter à ses auditeurs comme s’il leur était étranger; laissant de côté beaucoup de choses que tout le monde sait, il n’insiste que sur ce qui convient à son dessein ; l’obscurité de quelques parties de son récit provient précisément de ce qu’il procède par allusion là où nous aurions besoin d’un exposé complet. Cet ensemble qui nous manque existait alors sous une forme arrêtée et jusqu’à un certain point populaire. Ce n’était pas assurément dans un chant épique proprement dit; c’était donc dans des chants narratifs d’un caractère religieux, c’est-à-dire dans des hymnes.


III


Outre les généalogies et les mythes moraux, que trouvons-nous encore dans la poésie hésiodique? Des apologues, des sentences, des préceptes techniques. Chacun de ces éléments mérite d’être étudié dans ses antécédents; mais d’une manière générale, ils se ramènent à une double origine, à la fois populaire et religieuse.

Si l’on considère dans le poème des Travaux et des Jours cette sorte de calendrier qui s’appelle proprement les Jours^ on ne peut s’empôcher d’ôtre frappé