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m CHAPITRE X. — LA POÉSIE HÉSIODIQUB

le berceau de la poésie homérique. Il n'y a ancuDa raison positive à alléguer pour mettre en doute l'au- thenticité de ce passage des Travaux; la seule chose qui le rende suspect au fond, c'est que si ces faits sont réels, la réalité a ici le tort de trop ressembler à une combinaison ingénieuse. Ce n'est peut-être pas après tout une raison sufBsante pour rcîuser d'y croire *.

Une seule circonstance de la vie d'Hésiode nous est connue, ses débats avec son frère Perses au sujet de l'héritage paternel. La situation respective des deux frères forme la donnée fondamentale du poème des Travatix. Est-ce une fiction ou un fait réel! Lorsque les poètes de ce temps avaient besoin d'une donnée fictive, c'était à la mythologie qu'ils l'em«  pruntaient. L'auteur des Préceptes de Chiron, qui fui peut-être Hésiode lui-même, mettait ses conseils dans la bouche du centaure Chiron s'adressant au jeune Achille, son élève; il leur donnait ainsi plue d'autorité. Mais, dans les Travaux^ les deux frèree n'ont rien de mythologique : ce sont deux person- nages bien réels, d'humble origine et de modeste condition. D'ailleurs, s'il s'agissait d'une fiction des tinôe à servir de simple prétexte à une série de con seils et d'enseignements, cette fiction ne serait-elle pas nécessairement exposée au début sous forme d'introduction narrative? Elle ne se révèle que pai allusions successives et quelquefois obscures: indice certain d'un fait réel qu'on n'arrange pas pour les

��1. Quaot au nom de Dios, aUribuc au pcre d'Hcsiodc, il est i ppu pr(*s évident qu'il doit son origine à un simple malentendu Atov Y^vo; (Travaux, 299) est une expression qui doit ctreentendw comme le êltoç O^opCo; de Y Odyssée. On a eu tort de faire de $To Tadjectif d'un nom propre A:o;, ou de corriger Slov eu A^ou.

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