Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t1.djvu/539

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

ANALYSE DU POÈME 489

on vient de le voir, sous des additions et remanie- ments probables, qu'il est aussi difficile de nier que de déterminer en détail . Dans Tensemble du poème, V Exhortation se distingue par le nombre des mythes qui y figurent; elle doit ce caractère à ce qu'elle est particulièrement consacrée aux idées morales et philosophiques, dont le mythe était alors la forme par excellence.

II. Viennent ensuite les Préceptes d'agriculture ^ et les Conseils sur la navigation, formant la seconde par- tie du poème (v. 383-694); ensemble d'observations qui constituent un tout bien défini.

Rien de savant, ni de très réfléchi, dans l'ordre du développement; mais cet ordre est naturel et facile à suivre. D'abord une courte introduction (v. 383-404), où le poète détermine la durée des tra- vaux rustiques ; habitants du rivage, de la plaine ou de la montagne, tous sont conviés par lui à la tâche nécessaire ; mais c'est à son frère Perses qu'il entend s'adresser en particulier, et il l'interpelle avec une sorte' de dureté impérieuse qui donne à ses conseils l'accent d'une sommation :

« Travaille, insensé ; le labeur est la loi que les dieux ont assignée aux hommes ; crains qu'un jour avec tes enfants et ta femme, inquiet et accablé, tu ne te voies forcé d'aller deman- der à tes voi:-ins de quoi vivre, et qu'ils ne se détournent de toi. Deux ou trois fois peut-être, tu obtiendras quelque chose ; mais si tu les importunes plus souvent, ce sera en vain, et tu perdras tes paroles; on te fera largesse de discours. Ecoute-moi : songe à te libérer de tes dettes et à te préserver de la faim. »

Les préceptes généraux sur l'installation agricole, sur la confection des instruments de culture, sur le

1. Lucien^ Entret, avec Hésiode, 1, ^capaiyeaetç Yeoipyixo^.

�� �