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ANALYSE DU POÈME 491

plaisirs de la récolte (597-617): plus de soins que de plaisirs, comme on peut s'y attendre. Il faut battre le blé, l'emmagasiner, le faire garder, rentrer les four- rages. C'est aussi le temps de la vendange, dont il n'est dit qu'un mot, comme pour terminer.

Les Conseils sur la navigation (v. 618-694) sont en- core bien plus incomplets dans leur genre que les préceptes d'agriculture. La navigation, pour le poète, n'est pas une profession: c'est en quelque sorte un complément de la vie agricole; le cultivateur se fait marin pendant quelques semaines pour aller vendre les produits de son champ. Brièvement, Hésiode rappelle les soins à prendre en vue de conserver l'embarcation pendant l'hiver, puis les rares moments de l'année favorables à la navigation : c'est de pré- férence la fin de l'automne, à condition qu'on soit de retour avant l'hiver; au printemps, quelques jours aussi peuvent être mis à profit, mais on s'expose alors à de bien plus grands dangers. A ces conseils s'ajoutent des souvenirs personnels (v. 631-660); onus avons dit plus haut pourquoi ils avaient été justement suspectés, en partie ou en totalité, par la critique ancienne et moderne*.

Toute cette seconde partie du poème étonne le lecteur par son manque de proportion et par ses lacunes. Sur certains points, les préceptes techniques qu'on attend font défaut; d'autre part quelques des- criptions semblent trop développées. Presque rien des semailles, de la nature des terrains, rien du choix des céréales, rien des travaux d'irrigation ou d'assèchement dont il est fait mention pourtant dans V Iliade^ rien de la culture des arbres fruitiers, et fort peu de chose en somme à propos des travaux

1. Voy. chapitre précédent, p. 474.

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