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500 CHAPITRE XL — LES TRAVAUX ET LES JOURS

ce point, qu'il nous soit permis de nous guider cd- core sur la simple vraisemblance.

Les poésies hésiodiques n'ont pas plus été com* posées en vue de la lecture que les poésies homéri- ques ; elles étaient faites certainement pour être récitées, et ces récitations ne devaient pas différer beaucoup des récitations homériques. L'aède, il est vrai, débitait ses vers sans accompagnement de ci- thare *, probablement avec une sorte de modulation simple et monotone de la voix ; mais il les débitait dans les mômes circonstances, c'est-à-dire dans les banquets, dans les réunions, dans les fêtes, peut- être aussi dans les leschés où l'on s'assemblait aux heures de loisir*. Il est difficile de croire qu'on ait écouté avec plaisir en de telles occasions une très longue suite de pensées aussi faiblement liées entre elles; au contraire on devait y goûter vivement des morceaux courts, où une pensée morale apparais- sait dans un récit mythique, entourée de réflexions qui en préparaient ou en développaient le sens. C'est ainsi sans doute que les Tjavaiix ont du naître peu à peu. Un jour le poète en a composé et porté devant son public une partie, un autre jour une autre. Les préceptes sur l'agriculture étaient par

��1. Il n'est nulle part question dans les poésies hésiodiques de la phorminx. L'auteur de la Théogonie reçoit des Muscs, dans cette sorte de vision rappelée au début du poème, un rameau de laurier en signe d'investiture. Aussi Pausauias rapporte-t-il (X, 7) une tra- dition d'après laquelle Hésiode n'aurait pas été admis au premier concours établi à Delphes c parce qu'il ne savait pas s'accompagner en jouant de la cithare ».

2. Lehrs {Quaest. epicae, p. 219) a ingénieusement appliqué aux récitations hésiodiques ce qu'Aratos dit au sujet de Diké rendant ses oracles parmi les hommes : *AYeipa|i£vr) 8s Yâpovta; — :^£ tzom eîv

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