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538 CHAPITRE XII. — LA THEOGONIE

les dieux, les Catalogues, pour les héros, aient dû précisément leur prééminence, en grande partie du moins, à ce qu'ils offraient l'un et l'autre au plus haut degré ce caractère panhellénique.

La Théogonie a seule subsisté : c'est pour nous comme le type du genre généalogique. Peu d'œuvres littéraires ont été plus discutées. Disons tout de suite que, pour la bien apprécier, les jugements portés sur Hésiode dans le chapitre précédent ne doivent pas prendre trop d'influence sur l'esprit du lecteur. En réalité, la Théogonie diffère absolument des Tra- vaux: ni l'objet principal de l'auteur, ni sa manière de composer, ni son tour d'esprit ne sont identiques; dès le début, nous le verrons se distinguer lui- même d'Hésiode, tout en se donnant pour un conti- nuateur de son œuvre. Poète indépendant, consi- dérons-le donc dans son œuvre personnelle, sans aucune préoccupation de retrouver en lui des traits qui ne sont pas les siens.

��II.

��La Théogonie^ dans son état actuel, est un peu plus étendue que les Travaux; mais elle ne se divise pas, comme ce poème, en un petit nombre de groupes auxquels on puisse donner des noms dis- tincts. C'est une longue énumération, dont toutes les parues ont une importance égale. Un seul mor- ceau se détache à première vue de l'ensemble : Tin- troduclion. En Tcludiant tout d'abord, nous entre- verrons en abrégé Thistoire du poème entier.

Il n'est personne peut-être aujourd'hui qui mécon- naisse hi vraie naliircde celte introduction (v. 1-115): assemblage de morceaux fort divers, dont il n'est

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