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586 CHAPITRE XIII. — FIN DE L'AGE EPIQUE

le plus remarquable de la collection. Destiné à une des fêtes de Délos, il a pour objet de célébrer la naissance du dieu dans l'île choisie. Rien ne manque à ce petit poème pour compter au nombre des chefs-d'œuvre, sauf la puissance de l'invention. Toutes les qualités que le long succès de l'épopée avait développées chez les aèdes sont réunies là si harmonieusement qu'elles y semblent naturelles. Pures et nobles images, simplement dessinées et pleines de vie, qui se détachent, brillantes, sur un fond presque aussi lumineux qu'elles. Les dieux y apparaissent beaux et majestueux ; le poète les groupe ou les isole sans effort, comme au fronton d'un temple; il semble que Tart de la composition soit devenu chez lui un instinct, qui spontanément donne à chaque chose sa valeur exacte:

« Oui, il faut que je célèbre Apollon, Tarcher aux traits lép:ers, celui devant qui les dieux mêmes tremblent dans la demeure de Zeus, quand il y apparaît. Dès qu'il approche, ils s'élancent tous de leurs sièj^es, à la vue de son arc redoutable qu'il tend. Seule, Léto resle assise auprès de Zeus, le maître de la foudre: elle détend l'arc du dieu, elle ferme son car- quois, elle détache olle-niénio de ses épaules robustes l'arme llexible et la suspend contre le pilier où est adossé le siè^^e de Zeus, à un clou d'or. laii-niême, elle le conduit à son trùne et le fait asseoir. Son père lui donne alors le nectar dans une coupe d Or, en siirne d'airectueux accueil; tous les autres dieux se rasseoient autour de lui; et la divine Léto se sent remplie de joie, j)arce cpi'elle a enfanté ce (ils, l'archer divin à qui rien ne résiste*. »

��avec riiymnc II, à Apollon Pytliiin, eu a été séparé pour la première fois par liuliukeu {lipist. critic., I, p. 77) ; depuis lors cette di- visiou, bieu que diversement contestée, a g'éuéralemeut prévahi. Dans l'édition Didot [Homcri carmina), les deux liymnes sont encore réunis en un seul sous le titre «j^énéral £•; *A7:oXXajva. 1. A Apollon Dclien^ 1-13.

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