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HYMNES HOMERIQUES 591

pées avec art les légendes attiques d'Eleusis. L'éloge qui est fait des mystères semble dénoter l'origine locale de la composition et prouve en même temps qu'elle ne doit pas remonter beaucoup au delà du sixième siècle*.

Nous ne signalerons, parmi les autres hymnes du recueil, que le VII°, adressé à Dionysos et relatif à son aventure avec les pirates tyrrliéniens, et le XXIX*, cnl'honneurdu dieu Pan. Beaucoup de ceux dont nous ne disons rien sont de simples invocations. Ce que tous attestent, c'est combien les poètes de la fin de l'âge épique avaient la léte remplie des grandes œuvres de leurs prédécesseurs. Ils pen- saient comme eux, ils parlaient comme eux, ils se servaient de leurs comparaisons et de leurs images comme de choses qui appartenaient désormais à tout le monde ; l'épopée ancienne était la source de leurs idées, de leurs sentiments et de leurs expres- sions.

Les mômes remarques s'appliquent à la série de petits morceaux poétiques que l'on joint ordinaire- ment sous le nom à^Epigrammes aux grands poèmes homériques. Ces dix-sept morceaux figurent dans la biographie d'Homère, faussement attribuée à Hé- rodote ; ils y sont rapportés plus ou moins adroite- ment à diverses circonstances de la vie fictive du poète ; mais il est visible que le récit a été fait pour les épigrammes, et non les épigrammes pour le ré- cit. Celles-ci existaient donc antérieurement. Il parait probable qu'un bon nombre au moins d'entre

��1. Le texte du manuscrit offre dans la fin quelques lacunes. Certaines altérations qu'on découvre çà et là n'autorisent pas les conjectures téméraires qui ont été faites sur Tétat primitif de cette composition.

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