Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/107

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cité par Athénée * dit que, non seulement les vers d’Archiloque, mais encore ceux de Mimnerme et de Phocylide étaient chantés ^ Cette manière de s’exprimer signifie qu’après Phocylide les poèmes élégiaques cessèrent d’être chantés. Un autre passage d’Athénée ^ mentionne au contraire ce même Phocylide comme un de ceux dont les vers, n’étant plus chantés, étaient à cause de cela d’une métrique plus correcte : la musique ne couvrait plus les licences de la prosodie; à côté de Phocylide, Athénée nomme Xénophanc, Selon et Théognis comme étant dans le même cas. Ce serait donc vers le temps de Solon, suivant Athénée, un demi-siècle plus tard, suivant Chaméléon, que l’abandon de la flûte serait devenu général; mais tous deux s*accordent sur le fond des choses ^. Bergk essaie d’interpréter différemment le passage d’Athénée ’ : c’est se donner beaucoup de mal pour ne pas comprendre ce qui est clair. L’opinion du savant grammairien n’est nullement douteuse : reste à savoir si elle est juste; pour cela, il faut interroger les poètes eux-mêmes.

Solon, en parlant de son élégie sur Salaminé, rappelle un « chant », et Bergk remarque que Démosthène, Plutarque, d’autres encore, font allusion à ce chant *. Mais Boileau aussi « chantait » par métaphore; il faut se défier des figures de rhétorique ; si nous ne trouvions dans les poètes que des passages de ce genre, nous de-

1. Athénée, XIV, p. 620, C : Ta... ’ApxtXixou, tu tï Mi|ivép|iQu x«\

2. Sur Mimnerme, cf. aussi Strabon, XIV. 28, p. 643 Cas.

3. Athénée, XIV, p. 642, D.

4. Diogène Laërce, on ce qui touche Solon, distinguo expressément ses poésies chantées de ses élégies (I, 61 : ttôv ôà âôojxsvtov aOtoO £<rc\ TfltÔe, etc.) Mais Diogène Laërce n’a aucune autorité. Il emploie aussi, à propos do Xénophane, le mot pa<|/a)8eïv (IX, 18), qui indique une simple récitation.

5. Bergk, Griech. Literalurgesch, t. II, p. 130.

6. Diogéno Laërce, au contraire, dit : ocvIyvo) 8ià to-j xi^pvxo;.

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