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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/109

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COMPOSITION 97

chants cilharédiqucs. Si le poète chantait ses propres vers, ce qui devait être l'habitude, il est clair qu'il ne ]K)uvaît lui-mcmc s'accoinpagmM' : il avait besoin d'un joueur de flùle. Tandis qu'un ïerpandre, tout en chan- tant, pouvait jouer de la cithare, un Mimnerme, à moins de faire dire sa poésie par un autre, avait besoin que la joueuse de ilùte Nanno lui vînt en aide. La force des choses établissait ainsi entre le texte et la musique une séparation que les citharèdes ne connaissaient pas. On ne peut guère douter que ce fait incontestable n'ait entraîné de bonne heure ses conséquences naturelles et que l'élégie ne se soit parfois, dès le sixième siècle, adressée à des lecteurs. T/apparition de Tépigr anime, simple ins- cription métrique, suffirait à le prouver. Mais on ne peut dire quelles élégies ont été chantées, quelles autres ont été simplement lues ou récitées.

De très habiles connaisseurs ont cru trouver dans l'élégie, en dehors et au dessus du distique, une sorte de strophe formée de quatre ou cinq distiques réunis par le sens et terminés par une ponctuation forte : chaque élé- gie serait ainsi composée d'un certain nombre de ces strophes, toutes égales entre elles *. L'existence de ces strophes est à priori peu probable : car c'est le distique lui-même qui est la véritable strophe de l'élégie. Il serait d'ailleurs surprenant que la prétendue strophe élégiaque eût toujours été marquée par une interruption complète de la phrase alors que les strophes du lyrisme choral, incontestables celles-là, l'étaient rarement. Mais, en fait,

��1. H. Weil, IJeher Spuren slrophischer Composition hei den alten griech. Elegikern (dans lo Rhein. Mus., nouv. série, t. XVII). — Je ne parle pas du système de Leutsch (P/it/o/. XXIX, p. 210-213 et 549), qui a voulu retrouver dans l'élégie les sept parties du nome de Ter- pandre. On a prétendu aussi les voir dans les odes do Pindare. Les sept parties du nome de Terpandre ont fait beaucoup déraisonner.

Hist. de la Litt. grecqae. — T. 11. 7

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