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110 CHAPITRE III. — POÉSIE ÉLÉGIAQUE

comme d'aulres savants le prétendent, un groupe de mor- ceaux indépendants, artificiellement rapprochés par Lycurguc? ou encore le début d'une élégie dont la cita- tion de Stobée formerait la suite *? La seule chose à peu près certaine, quoi qu'en dise Bcrgk, c'est que les deux derniers vers, qu on retrouve textuellement dans le fragment de Stobée, ont dû être introduits artificielle- ment dans celui-ci ; car, malgré la fréquence des répé- titions dans l'élégie, à ce degré pourtant, elles auraient de quoi surprendre. Comme, d'autre part, Lycurgue a dû plutôt prendre sa citation dans une pièce que dans plusieurs, on est amené à croire que le fragment de Lycurgue et celui de Stobée appartiennent au même poème, que la citation de l'orateur était incomplète, et qu'il ne s'est nullement interdit de faire des coupures -. Nous aurions donc ici, en partie au moins, le début d'une des Exhortations^ mais non pas 1 élégie entière. Quoi qu'il en soit, il est curieux que la question puisse se poser : cela tient à ce que l'unité de composition, dans un poème formé de petits tableaux, de maximes et de conseils, est forcément assez Iflche.

Le second fragment est un appel aux armes, terminé par un double portrait de l'hoplite et du soldat légère- ment armé ^ Le portrait de l'hoplite débute par les deux vers qui terminent la citation de Lycurgue, mais continués ici et enchâssés de manière à faire corps avec l'ensemble :

Queehacun, bien campé sur ses deux jambes, les pieds rivés au sol, mordant sa lèvre, demeure immobile, les cuisses, les

��i. Voir dans Bergk, Poelœ lyr. Grœci, fr. 10 (fin), la note à ce sujet.

2. Il serait possible aussi que les deux vei*8 en question eussent été introduits dans les manuscrits de Lycurgue par des copistes, et que le reste seul de la citation vint do Torateuf lui-mômo.

3. Fragm. H, v. 21*28; dans Stobée^ Fhril,, L, 7.

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