Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/126

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

lu . GHAPITRIi III. — POÉSIE ÉLÉGIAQUE

d'un de ses poèmes consacré à la guerre de Smyrne con- tre Gygès et les Lydiens. Au début, il invoquait les Mu- ses, et distinguait à ce propos entre les Muses anciennes, lilles d'Ouranos, et les nouvelles, filles de Zeus*. C'est probablement à ce poème qu'appartenait un beau frag- ment où il décrit un chef de guerre lydien, d'après la tradition qu'il a recueillie, dit- il, de la bouche de ses pères ^. On serait tenté d'y rattacher aussi d'autres mor- ceauxoù il parlait des origines de Smyrne et de Colophon '. Strabon, qui les cite, dit qu'il les tire de la Nanno de Mimnerne. On sait que Nannû était le nom d'une joueuse de flûte chère au* poète. Le poème mentionné par Pau- sanias était-il compris dans les œuvres qui portaient ce nom ? Mais quel rapport entre le personnage de Nanno et les sujets ici traités? D'autres morceaux pourtant, cer- tainement tirés de cet ouvrage, ne semblent guère con- venir davantage au titre ^. On est amené à en conclure que le nom de Nanno s'appliquait à tout un recueil de poésies fort diverses, et que, s'il portait le nom de la joueuse de flûte, c'est qu'elle était célébrée soit dans la première pièce du recueil, soit dans plusieurs d'entre elles. Ces poèmes sur Colophon et sur Smyrne paraissent avoir eu un caractère mythique assez prononcé. Quoi qu'il en soit, ce n'est pas là ce qui a fait sa gloire.

« Mimnerme, à qui de longues souffrances firent trou- ver la douce musique et les tendres soupirs du penta- mètre, brûlait pour Nanno ». C'est ainsi que parlait de lui, quatre siècles plus tard, son compatriote Hermésianax '.

��1. Fragm. 13 (Pausan. IX, 29, 4).

2. Fragm. 14 (Stobée, FhnL VII, 12).

3. Fragm. 9 et 10 (Strabon, XIV, 634).

4. Par exemple le fragm. 12 (Atliénôe XI, p. 410, A) sur les deux chars du soleil.

5. Athénée, XIII, 597, F. Les vors qui suivent ceux-là sont alté- rés et peu intelligibles.

�� �