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136 CHAPITRE III. — POÉSIE ÉLÉGIAQUE

incnt nous échappent. Voici en résumé ce que nous sa- vons de plus sûr à ce sujet.

Il faut (l'abord mettre à part un grand nombre de mor- ceaux qui portent, pour ainsi dire, la signature de Théo- gnis. Ce sont tous ceux dans lesquels on lit le nom de Kyrnos ou, ce qui revient au même, le nom patronymi- que Polypaïdès (Gis de Polypaos), qui désigne évidem- ment Kyrnos ^ Le poète lui-même, s'adressant à son ami Kyrnos, lui dit quelque part - :

Kyrnos, j'imprime mon cachet sur ces vers, fruits de mon art: si quelqu'un me les vole, on le saura, et personne ne pourra changer le meilleur contre le moins bon ; mais chacun dira : voici des vers de Théognis le Mégarien.

Le nombre des vers qui sont ainsi mis à l'abri de tout soupçon s'élève à près de trois cents, c'est-à-dire envi- ron au quart du recueil entier.

A côté de ces vers qui sont certainement de Théognis, on peut encore mettre à part une cinquantaine d'autres vers qui ne sont certainement pas de lui et dont on con- naît les auteurs véritables : ce sont huit vers de Tyrtée\ une dizaine de Mimnerme *, une trentaine de Solon \

Pour tout le reste, il y a doute. Pourlant, si Ion con- sidère que, même dans les éléjries à Kyrnos, le nombre des morceaux faciles à détacher, et où le nom de Kyrnos ne se trouvait pas., était certainement plus considérable que celui des morceaux où ce nom se rencontrait; si l'on réfléchit en outre que les élégies à Kyrnos n'étaient qu'une partie de l'œuvre de Théognis, et que cependant près du

1. Wolcker en doutait (p. G des Proléqomenes do son édition) : mais cela ressort avec évidence, selon moi, des vers 19-25, 53-57, 183-191.

2. V. 19-23.

3. V, 935-938 et 1003-1000.

4. V. 793-796 et 1017-1022.

8. V. 227-232, 315-318, 585-590, 719-728, 1253-1254.

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