Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/149

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

THÉOGNIS 137

quart des vers de notre recueil gardent le nom de cet ami du poète, il n est nullement téméraire d*en conclure que les trois autres quarts sont en grande majorité au- thentiques, et que le nombre des vers intrus est relative- ment peu considérable.

Peut-on aller plus loin ? N'y a-t-il pas encore quelques passages où se trahit une main étrangère, et ne peut-on déterminer avec plus de précision les limites exactes où il faut chercher le vrai Théognis ?

Il y a encore quinze ou vingt vers que des éditeurs ont cru pouvoir attribuer à ArchiloqueS à Thalétas *, à ChiIon^ à Phocylide*, à d'autres encore. Ce ne sont là que des conjectures. Deux vers semblent être d'un poète eubéen inconnu'; six autres d'un poète crétois ^ C'est donc, au total, une trentaine de vers encore à suspecter; mettons-en quarante : tout cela a peu d'importance.

Ce qui en a davantage, c'est desavoir s'il faut attribuer à Théognis les morceaux où parait le nom d'un certain Simonide et les vers erotiques qui terminent le recueil.

Le nom de Simonide ' figure dans trois morceaux dont un, le dernier, est court et peu important, mais dont les deux autres sont parmi les plus étendus et les plus inté- ressants de tout le recueil. Il est évident que tous les trois sont du même auteur. Or un vers du premier de ces mor- ceaux est cité par Aristote avec une légèn» variante comme étant d'Événos de Paros ^ D'uù cette conclusion

1. V. 533-5H4.

2. V. 503-508.

3. V. 879-884.

4. V. 115-110.

5. V. 1200-1210.

6. V. 1211-lil6.

7. V. 469, 1)07 et 1349.

8. Ilav yàp àvayxaïov irp&Ylx' àv.apbv e?y (Aristole, Métaph, IV, 5; p. 1015, a). C'est lu vers 472 do Théognis, sauf que les mots irp&ftA' iviapôv sont remplacés par -/P^il^ «v'.r,p6v. Ce genre de variantes est sans importance, d'autaut plus qu'Aristoto cite de mémoire.

�� �