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Page:Croiset - Histoire de la littérature grecque, t2.djvu/183

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teuse, mais l’opinion que je viens de rappeler ne tient pas assez de compte, semblo-t-il, de la différence qui existe entre les différents emplois du genre double ($$$$ $$$$$$$$), c’est-à-dire des rythmes à trois temps. Que le trochée, par le mètre dit ithyphallique, tint de fort près au culte dionysiaque, on l’admettra volontiers; mais il s’agit ici de l'iambe et de son emploi satirique. Jusqu’à nouvel ordre, c’est dans les traditions relatives au culte de Déniéter que nous en trouvons la trace la plus visible et la plus ancienne; c’est là qu’il nous apparaît, pour la première fois, avec son caractère moqueur; car, bien que Thym ne homérique à Dométer ne soit probablement pas fort ancien (Gn du vii^ siècle peut-être), le rite auquel il fait allusion doit être contemporain des origines du culte : les moqueries d’Iambé ont un air populaire et archaïque évident. En dehors de cette tradition, nous ne pouvons faire que des conjectures hasardeuses.

Les formes métriques composées avec l'iambe étaient nombreuses. Il est remarquable que la plupart ont été trouvées dès l’origine. Il n’y en a guère qu’une, d’importance médiocre, qui soit d’invention plus récente : c’est le trimètre iainbique appelé scazon (cncàÇwv) ou boiteux, parce que l’avant-dernière syllabe, au lieu d’être brève comme dans le trimètre ordinaire, était longue; cela donnait au mètre une allure irrégulière et amusante ^ La différence des mètres répondait à des nuances distinctes dans la pensée du poète. Le trimètre ordinaire, qui se déroulait souvent en longues séries ininterrompues, comme le vers épique, était le plus posé des vers iambiques. Le tétramètre trochaïque (toujours catalectique, d’ailleurs, et par conséquent terminé par un iambe et

1. Démétrius, De l’Ehcut., 301. Le vers scazon porte aussi le nom de choliambe (xcûXtafiSoç), qui a le même sens.