ARGHILOQUiB 183
Les dieux, 6 ami, ont ménagé aux maux sans remède un adoucissement, la patience courageuse; le malheur va de l'un à l'autre; aujourd'hui, c'est nous qu'il frappe, et la blessure saignante nous fait gémir; demain ce sera le tour d'un autre; allons, courage, et loin d'ici ces plaintes de femmes <.
Dans le même poème, il disait encore :
Mes pleurs ne guériront pas plus ma souffrance que les fes- tins et les plaisirs ne l'accroîtront '.
D'autres élégies nous parlent de lui-même, de son mé- tier; il est à la fois poète et soldat, et il s'en vante :
Je suis le serviteur du divin Ares et savant dans l'art ai- mable des Muses '.
n aime la vie du mercenaire, avec ses dangers, ses aventures, ses plaisirs :
A la pointe de la lance, les bonnes galettes bien pétries; à la pointe de la lance, le bon vin d'Ismaros; pour le boire, je m'appuie sur ma lance *.
Allons, la coupe en main, passe dans les bancs du rapide vaisseau, et tire le vin de la creuse amphore; prends-le sur la lie 5, bien rouge; car, par une garde pareille, nous ne pouvons pas jeûner.
Il parle ailleurs de la bataille avec des accents qui rap- pellent Tyrtée ou Callinos :
1. Fragm. 9.
2. Fragm. 13.
3. Frajîm. 1.
4. Fragm. 2. Cf. dans les Poetœ lyrici gr, de Bergk, t. III, p. 651 (1295 de la 3« éd.), un curieux scolion anonyme sur le même motif (Fra^m. 28 des Scolia adespota).
5. 'Atcô rpuyé; (par conséquent yt^^u'à la lie, jusqu'au fond).
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